Depuis des années, il ne voit plus les siens
Ils ne lui appartenaient pas vraiment
Ils s'étaient rencontrés au hasard, on ne sait trop comment
Et avaient partagés comme forcés des moments pas toujours biens
Aujourd'hui dans ses mains il trimballe deux grosses malles
Et au bord du canal, il attend le moment opportun
Pour vider une bonne fois pour tous les airs hautains
De toutes celles et ceux qui lui ont fait du mal
On pourrait croire qu'il hésite
Qu'il ne veut pas aller trop vite
Pourtant tout autour de lui, tout s'accélère
Et dans un accès de colère
Il abandonne et lâche toutes les frustrations, les moqueries qu'il a reçu
Et dans un cri déchirant, puissant, il crache sur les visages des parents qu'il a cru
Être des êtres aimables, affables
Alors qu'ils étaient faux, hypocrites, envieux et bavards
Il ne croit plus aux contes, ni aux fables
Et les tâches, il les laisse sur le buvard
La fraternité ne doit pas être conventionnel
Mais bien au contraire, débordé de sincérité
Et plutôt que de faire croire aux autres, que leurs bouches débordent de miel
Ils devraient plutôt opter pour la sororité
Libéré du poids des personnes navrantes
Il fait le deuil de sa famille encore vivante
Pour pouvoir avancer fièrement sur le chemin nettoyé
Et il peut alors seul mais heureux, festoyer
Jérôme Pinte
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