Cher monde
Assis par terre sur les pelouses
Sur les ardoises, les filles recousent
Les plaies que l'on t'a infligé depuis des années
Dans des décors dépassés, surannés
Les enfants dessinent conscients aux feutres
Les mots que l'on a toujours voulu neutres
Mais qui pourtant ne te font pas offenses
Ils te les dédient avec confiance
Présent depuis la nuit des temps
Tu n'attends pas que ces êtres latents
Se bougent, agissent pour te sauver
Et prennent conscience qu'au creux de ton corps, ils aiment se lover
Ils doivent enfin pourtant savoir
Que par delà tous les couloirs
C'est la nature qui gagnera toujours
Aujourd'hui et jusqu'à la fin des jours
Qui n'arriveront pourtant jamais
Puisque le temps, l'argent, sont illusoires
Et que les humains auront beau ramer
Ils ne pourront pas agir, selon leur bon vouloir
Invitation au voyage, comme disait Baudelaire
Les Hommes doivent remercier, pour ton eau, ton air
Et profiter humblement, de ces paysages dormants
Que tu leur offre, sans char charmant
Les experts vomissent sur les plateaux
Ce qu'ils tiennent pour vrai, c'est leur verdict
Ils se plantent, c'est plat, c'est bateau
Ils ne méritent alors que la baguette, la vindicte
Assez de ces gens, qui te dictent ta conduite
Et que ta vie s'en retrouve réduite
A des cendres, des lambeaux, les carottes sont cuites
Tu as bien raison de prendre la fuite
Non reste, ne t'en va pas
Ni sur la lune, ni dans l'espace, aucun pas
Ne pourront combler le vide
Ni les brioches, ni les poches, ni les rides
Cette lettre pourrait, ne jamais finir
Et à l'infini, regarder se ternir
L'existence de certains qui se nécrose
Mais l'espoir se voit encore au cœur des roses
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